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Pink Floyd - "The wall"

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Pink Floyd - "The wall" Empty Pink Floyd - "The wall"

Message par Necromonger Ven 12 Sep - 21:54

PINK FLOYD :
« The Wall ».

Posté par Deep Intruder le 12.04.2007


Aïe. Le Pavé. Le genre de machin qui vous tombe sur la gueule un jour, comme ça, sans prévenir, et après lequel plus rien ne sera jamais pareil. Je vais avoir du mal à faire court, là…

… Parce qu’avec « The Wall », il ne s’agit pas simplement de parler d’un groupe vachement connu et vachement fort qui fait un album vachement bien… Il faut surtout parler de l’œuvre majeure d’un homme au bout du rouleau, lequel, en ouvrant les vannes de sa psyché et en vidant l’eau du bain par la même occasion, entraîna avec lui toute une génération de jeunes désabusés pour lesquels, dans bien des cas, cet album fit office de révélateur…

Qu’on ne s’y trompe pas : le public vaguement bovin qui, tout au long des années 90, se prêta au jeu convenu des grandes transhumances que symbolisaient les tournées du Pink Floyd dans nos contrées n’avait déjà plus grand chose en commun avec ceux qui portèrent à bout de bras l’avènement d’un groupe à part, alignant quatre œuvres majeures dans la foulée («Meddle», «Dark Side Of The Moon», «Wish You Were Here» et «Animals»).

Contrairement aux grandes braderies estivales qui suivirent, les deux derniers albums du Floyd en date, ainsi que les shows qui les promurent, avaient eu un véritable signifiant social, voire idéologique.

« Wish You Were Here » avait été conçu dans la douleur, après l’inhumanité totale de la méga-tournée « Dark Side » et la réapparition anecdotique de Syd Barrett (devenu complètement fou…) dans les locaux du groupe…

« Animals » avait été un constat social épouvantablement pessimiste, subdivisant l’humanité en trois races distinctes : les moutons, les chiens et les porcs… La haine et la colère étaient partout, jaillissaient ou dégoulinaient (selon les titres) de chaque mot, de chaque note. Oui, Pink Floyd faisait fort.

Sauf que Pink Floyd n’était déjà plus.

Car qu’on ne s’y trompe pas : ce changement de cap, cette mutation qui part d’un groupe progressif plutôt psychédélique pour arriver à une sorte d’hydre high-tech en perpétuelle souffrance (et de fait, tellement plus intéressante…) est l’œuvre d’un seul homme.

J’ai beaucoup d’admiration pour David Gilmour, un merveilleux orfèvre au son unique, le seul capable de vous faire décoller en trois notes, Grand Timonier du navire depuis la reformation/convention commerciale de 1988. Mais autant le reconnaître au préalable pour éviter toute confusion ultérieure : l’âme du Floyd, ça n’a jamais été lui.

Tout au plus parvint-il à endosser le rôle d’un « metteur en sons » habile, doté d’un redoutable sens de la mélodie qui fait mouche. C’est déjà suffisamment déterminant pour acquérir un statut d’ « indéboulonnable », vous me suivez ? Ce n’est malheureusement pas suffisant pour s’introniser calife à la place du calife…

Richard Wright fut un intéressant bidouilleur de sons et de machines au début des 70’s, rapidement rattrapé, puis dépassé par une technologie particulièrement prolifique (qui s’inspira d’ailleurs souvent, lors de ses premiers frémissements, de ses propres expériences sonores …). Et sur le registre du jeu pur, malgré quelques idées intéressantes sur les arrangements, on était tout de même très loin de la virtuosité des Keith Emerson, Jon Lord ou Rick Wakeman…

Nick Mason ? Que dire sur Nicky qui ne soit ni trop complaisant, ni trop désobligeant ?… Qu’il fut le plus soporifique des batteurs des seventies, une sorte de Ringo Starr progressif ?… C’est évidemment vrai, même s’il sut, à chaque période, se remettre suffisamment en question pour « coller » aux intentions des époques traversées et préserver ainsi sa place au sein d’une équipe qui n’avait désormais de groupe que le nom…

Car dès « Wish You Were Here », l’univers créatif du Floyd devient celui d’un seul homme, ce Roger Waters au physique anguleux et au caractère acariâtre, qui s’acquitte de ses obligations envers la presse en prenant bien soin de montrer quel agacement cela lui occasionne… Et cette même presse le lui rend bien. Au centuple.

De là va naître cette hallucinante rancœur, ce mépris affiché, cette morgue existentialiste bien trop violente pour ne pas cacher une immense souffrance intérieure. Qu’on ne fait pour l’instant que soupçonner, mais dont on ne sait rien.

On saura. Oui, on saura…

Cauchemar récurent pour tout interviewer qui se respecte, Waters ne le sera pourtant pas longtemps. Face aux attaques répétées –et, reconnaissons-le, souvent injustes…- d’une intelligentsia rock pour qui l’expression «avoir des œillères» semble avoir été inventée, le Floyd devient une sorte de camp retranché, fermé sur lui-même, insensible aux modes et courants qui l’entourent et surtout, surtout, interrompant définitivement toute sorte de communication avec l’extérieur, considérant que ses commentaires sont suffisamment explicites dans ses albums. Pour le reste, les fans pouvaient toujours aller voir les shows.

Car Pink Floyd continue de tourner. Comme des malades. En dépit de l’écoeurement insensé des protagonistes dû à la tournée «Dark Side» (on le saura plus tard). Le «Wish You Were Here Tour» hallucine tout le monde avec son Spitfire de la 2e guerre mondiale qui s’abat en flammes sur le public, réduisant les dictats minimalistes des punks alors en vigueur au rang de plaisanterie douteuse… La presse se déchaîne face à tant de provocation !… Le public, lui, adore et remplit les salles. Paradoxes. Le fossé se creuse encore un peu plus.

La tournée « Animals » n’arrangera rien. Le show est toujours énorme, avec ces invraisemblables baudruches qui déboulent (encore !) sur les audiences du monde entier.

Mais le changement est pourtant de taille : le Floyd donne subitement l’impression de devenir « pédagogue », s’emploie à des artifices visuels sensés « expliquer » son message, lequel, pour le coup, devient tellement clair qu’on n’est pas loin du lourdingue…

Comprenons-nous bien : « Animals » est un magnifique album et le propos qu’il génère restera à jamais gravé dans les consciences concernées. Mais les efforts générés par le groupe « pour être bien sûr que tout le monde comprenne » furent parfois perçus comme une insistance douteuse, insinuant de manière à peine voilée qu’au bout du compte, le public Floydien n’était peut-être pas assez intelligent ou averti pour comprendre ce que le groupe avait voulu dire…

Le groupe ?

Dites Waters et n’en parlons plus.

Car dès lors, la main mise du bassiste sur le Floyd est totale. Pire : manifeste. Musicalement, il compose désormais seul 75 % du matériel. Les textes sont pratiquement tous de son fait. Idéologiquement, il devient l’âme du groupe, mentor tout puissant. Gilmour a beau émailler les Œuvres de riffs lumineux et de soli stratosphériques, le Corps, le Signifiant et l’Objet deviennent la propriété de ce Roger Waters omnipotent, haï par les presses spécialisées du monde entier et redouté de tous, public Floydien compris. Un cap est franchi, la fin est proche.

En attendant, l’apogée est à venir. Et « The Wall » en sera l’expression surréaliste.

L’album, enregistré tout au long de l’année 1979 et paru en janvier 1980, est un véritable shoot d’adrénaline à lui tout seul. Si vous êtes de ceux qui, comme moi, s’en sont farci l’écoute intégrale en une seule fois durant un week-end pluvieux, vous comprenez ce que je veux dire…

Parce que pas un d’entre nous n’est sorti indemne de cette expérience. Et pour beaucoup, l’envie de se pendre dans la foulée reste un sentiment incroyablement répandu…

Autant s’avouer au préalable que le méga succès de « Another brick in the wall, part 2 » en single reste totalement anecdotique et démontre une fois de plus la totale adaptation environnementale du business, capable de rebondir sur les événements les plus improbables qui soient (le titre est devenu un hit planétaire après qu’une association sud-africaine de lutte contre l’apartheid s’en soit étrangement approprié le contenu pour en faire son hymne interne…).

Pour le reste, on peut parler de descente aux enfers. Car « The Wall » est un album (double…) incroyablement sombre, dur, où le malaise et le mal-être sont omniprésents.

Je ne reviendrai pas sur les horribles conditions d’enregistrement à Grasse, grillant les neurones de deux équipes techniques différentes, ne devant leur salut qu’aux talents de médiateur de Bob Ezrin qui croyait avoir tout vu depuis son association avec Alice Cooper, mais qui dut bien reconnaître que Waters était largement plus fêlé que le fils du pasteur Furnier…

Le même Waters qui décide subitement que Wright et Mason sont indignes de jouer sur ce qu’il considère (déjà…) comme SON chef-d’œuvre… Les deux sont écartés des sessions alors qu’on fait appel à divers requins des studios.

Mieux : alors que Mason est momentanément renvoyé à ses Ferrari (il reviendra pour la tournée…), Wright est purement et simplement viré pour « inaptitudes professionnelles » . Il faudra toute la persuasion de Gilmour pour que l’Obengruppenführer Waters revienne sur sa décision et laisse le brave Richard effectuer lui aussi la tournée, avant d’être à nouveau définitivement exclu pour « The Final Cut », l’album suivant… Sordide.

Telle serait la couleur de l’album.

Lequel n’est finalement que l’histoire de Roger Waters. Son drame personnel. Et son enfer quotidien.

La perte d’un père inconnu. L’étouffement de la mère et –de fait-la trahison de la femme. La pression constante du business et le sentiment d’exploitation qui découle de ces monstrueuses tournées à répétitions et de leur corollaire de défonces diverses et multiples. La perte d’identité. Les rêves brisés. L’insupportable regard de l’autre et des autres. La folie et la mort.

Waow.

D’aucuns ne se sont pas privés de demander à Waters pourquoi un album pareil plutôt qu’une psychanalyse. Personne n’a jamais eu de réponse. Personnellement, je pense que l’album était nécessaire, justement pour rembourser les frais d’analyse, ha-ha !…

Trêve de plaisanterie. En dépit d’une recherche mélodique constante et approfondie supposée « alléger » un peu le propos (merci Gilmour !), « The Wall » est un disque terrible et obsessionnel, souvent poignant, parfois difficile à supporter, doté qui plus est d’un son enfumé, dopé aux stéroïdes, dont le sentiment claustrophobique originel est renforcé par l’utilisation forcenée de gimnicks et de bruitages divers, opérés par un Bob Ezrin en roue libre. Le seul, en fait, capable de tenir tête à un Waters revanchard, qui vit d’un très mauvais œil le fait de se voir imposer la présence d’un producteur par le label, alors qu’il pensait (aussi…) tenir ce rôle…

On comprend alors mieux la présence d’une telle sommité, plutôt que celle d’un simple preneur de sons compétent… La lutte est toujours une histoire de pouvoir…

Le délire de Waters fera long feu. L’album donnera naissance au film de Kubrik deux ans plus tard. Waters le reniera totalement, bien sûr. On s’en fout un peu.

Personnellement, je l’ai vu une vingtaine de fois (dont six la première semaine de sa sortie…). J’avais vingt et un ans et ce fut un tel choc que je crois pouvoir dire sans exagération que cela a grandement modifié ma perception des choses et des êtres.

Tant sur le plan musical que sur le plan de l’esthétique pure, «The Wall» a constitué pour beaucoup (dont je suis…) un révélateur douloureux, mettant en évidence des sentiments et des aspects personnels contre lesquels certains devraient se battre des années plus tard et pendant longtemps…

D’où mon immense admiration pour ce fou furieux de Waters (qui, depuis, va bien mieux lui aussi…), visionnaire existentiel indiscutable, qui sut utiliser tout ce qui constituait son aliénation pour focaliser la problématique d’une génération (en l’occurrence la nôtre).

Qu’on le veuille ou non, les retombées de « The Wall » sont aujourd’hui omniprésentes dans le monde du rock. L’album a donné de la profondeur et du sens à un univers qui en manqua souvent cruellement, et des franges aussi dissemblables que le grunge de Kurt Cobain, le rock extrême de Marylin Manson ou le métal progressif de Dream Theater ou Symphony X s’en réclamèrent, s’en réclament toujours et s’en réclameront probablement encore longtemps…

Dans le même temps, la vieille garde de la rock-critic spécialisée a (au mieux) disparu ou (au pire) encense aujourd’hui les albums de The Strokes ou des White Stripes…

La vie est cruelle.

Quand on montre la lune du doigt, le crétin regarde le doigt...
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Message par Necromonger Ven 12 Sep - 21:57

Prodigal son

Whouaou !!!!! Quelle gouaille

Magnifique topo, JL ! Many thanks.

J'ai un peu le meme avis sur Waters, bien que moins au fait des "exactions" du bonhomme.
Auteur et compositeur hors pair, egocentrique a souhaits.
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Message par Necromonger Ven 12 Sep - 21:58

Cédric

pour moi cet album est l'oeuvre ultime. Je me souviens quand j'ai acheter la version live de the wall, je ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam le Floyd et je pense que je l'ai fait tourner non stop pendant 2 mois. Apres ce chant du signe et un petit passage par the final cut, on peu dire que l'âme du groupe est morte. Et ce n'est pas l'écriture molesque de guilmour qui fait l'âme du floyd. Bref je prend plus mon pied en écoutant un pros and cons of ich icking qu'un division bell qui sans âme et qui pue le plat surgelé réchauffé.
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Message par Necromonger Ven 12 Sep - 22:00

Leroy Brown Posté le 18/10/2007 16:49:42


Il parait que c'est un bon album de Waters mais pas des Floyd !

Enfin la construction mélodique de l'album est monstrueuse et laisse plus d'un musicien contemporain à ce mastaudonte pantois.
L'histoire est très bien monté et on n'a pas besoin des images de Alan Parker pour se faire une idée de la situation tellement la musique et surtout les paroles nous aident à imaginé.
Enfin Gilmour nous livre pour la dernière de soli qui ressemble à du Gilmour. Confortably Numnb nous fait décoller tout comme mother ou Hey You.

Très bon album mais pas leur meilleurs.
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Message par Necromonger Ven 12 Sep - 22:01

Françoué Posté le 03/12/2007 12:05:21


Moi aussi je l'ai vu la semaine de sa sortie en salle, je devais avoir 20 ans et j'avais amené ma copine de l'époque...
Je crois bien qu'elle à rien compris au film, elle l'as trouvé trop violent et sans intérêt, moi j'étais en plein dedans, absorbé, hypnotisé, j'ai du le voir plusieurs fois également...
Et a Propos de ce film, un petit lien bien intéressant...
...
http://www.bside-rock.com/The-Wall,890.html
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Message par Necromonger Ven 12 Sep - 22:02

Leroy Brown Posté le 07/12/2007 14:34:41


L'album des Floyd que je déteste, hais, que je ne peux pas sentir. C'est maladif. Le son, les chansons, la mentalité du groupe et surtout de Waters sur cette album de m**** sans nom sont traumatisant tellement c'est mauvais !!!
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Message par Necromonger Ven 12 Sep - 22:03

Posté le 14/12/2007 19:52:08


Chacun ses problèmes, pas vrai ?... Consultez !
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Message par mosquito69 Ven 12 Sep - 22:08

Le lien dans mon post à changé...
Voici le bon
...
http://www.inside-rock.fr/The-Wall,890.html?var_recherche=the%20wall
...
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