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Eye'N'Sea - "Hypernova"

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Eye'N'Sea - "Hypernova" Empty Eye'N'Sea - "Hypernova"

Message par Necromonger Ven 12 Sep - 21:50

[g][s]EYE N'SEA : "HYPERNOVA"[/g][/s]

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2e réalisation pour les valentinois d’Eye N’Sea. La 1ère étant passée totalement inaperçue (aucune distribution, aucun support tour…), on peut donc véritablement parler de vrai début. D’autant que c’est également la 1ère fois que le groupe présente ce line-up pour un enregistrement : en sus des inamovibles Franck Aubert (chant) et André et Ludovic Clot (claviers/chant & basse) on retrouve Olivier Capelli (batterie) et Thierry Ginet (guitare), tous cachetoneurs émérites de la région Rhône-Alpes, augmentés d’Anthony Girard, un guitariste qui semble fermement décidé à poser ses valises dans le coin…

On m’avait prévenu. On m’avait dit : « Tu ne peux pas traiter l’affaire comme un album lambda. Il faut envisager l’histoire dans sa globalité ». Je veux bien. Mais d’un autre côté, le consommateur basique, lui, sera fondamentalement « lambda », justement. Et démerde-toi avec ça, l’artiste ! De fait, après avoir récupéré les téléchargements (comme tout le monde pour l’instant, d’ailleurs, parce que je ne sais toujours pas où me procurer matériellement ce putain d’album !), je fais comme d’hab’ : callage dans le fauteuil, casque sur la tronche et ordi en marche pas loin pour intervenir dès que quelque chose me vient…

« Tell me », le 1er titre, est en fait un condensé parfait de tout ce que sera l’album de bout en bout : un hybride maîtrisé à la compétence non feinte entre un rock « indus » (je hais ce mot !) à la Nine Inch Nails et un classic rock-pop beaucoup plus traditionnel aux accents fréquemment Floydiens, période « The wall ». Qui plus est, le riff d’intro de « Nothing at all », le second titre, renforce ce sentiment jusqu’alors insoupçonné : Eye N’Sea en rejeton Floydien !!! Trop fort !

On balance ainsi en permanence entre tradition et ultra-modernité, cette dernière renforcée par des boucles et des samples particulièrement présents tout du long. Dès l’intro, on imagine aisément ce « It’s late » éructé par un quelconque Marylin Manson. Le problème, c’est que dès qu’on commence à se laisser aller à secouer la tête comme un crétin d’ado, arrive un pont ou un refrain pop qui vous laisse vaguement interloqué et vous rappelle combien Toto, Genesis et les Eagles ont définitivement gangrené et esquinté notre musique de prédilection, à savoir le rock’n’roll. Car tel est bien le problème majeur de cet album : on est sans arrêt obligé de s’accrocher aux branches, dans l’impossibilité totale de se laisser aller, toujours sur le qui-vive, à attendre le break incongru, la mélodie hors-sujet ou les chœurs hors-normes… « Fool again », dans ces conditions, malgré son statut vaguement assumé de « balade rock », interfère ici comme un cheveu sur la soupe et semble (je dis bien « semble », car je ne sais pas tout…) éloigner encore un peu le groupe de son sujet initial.

La constante, ici, ce sont les longueurs. « Never ending trip » part d’une bonne idée : riff Sabbathien d’une lourdeur réjouissante, il met néanmoins un temps fou à démarrer et quand on se dit que c’est enfin parti, on atterrit sans ménagement sur un pont improbable où les cors de chasse le disputent au grand piano. C’est truffé d’idées (et de bonnes idées, de surcroît), mais on reste un peu sur sa faim, car on a l’impression permanente d’être confronté à des « collages » successifs qui, au bout du compte, confèrent un sentiment étrange d’inachevé à chaque titre…

« Out of key » est à mon sens le meilleur morceau de l’album. Parce qu’il sait se contenter de ce qu’il est à la base : un riff groovy du meilleur effet, alimenté en permanence par une basse en chaleur et des guitares aiguisées, des arrangements claviers d’une réelle efficacité et une ligne vocale où l’on retrouve enfin l’implication magique d’un Franck Aubert jusque-là plutôt anodin… Sur ce terrain pop-rock, Eye N’Sea est imbattable !

Arrive le pavé. Cet « Hypernova » de plus de trente minutes, voyage halluciné au bout de je ne sais quelles contrées (le texte me paraissant pour le coup plutôt abscons…). Et là plus qu’ailleurs, les influences Floydiennes sont manifestes ! Toutes ces machines qui déclenchent leurs bruits étranges en plein milieu d’un refrain acoustique chargé de spleen, des guitares d’outre-tombe qui viennent jouer les trouble-fête, des voix death-metal qui s’invitent au banquet, des cassures permanentes, des schémas qui s’imbriquent dans tous les sens, des samples technoïdes mortifères, des pianos lugubres, tel est l’univers crazy d’une pièce particulièrement ambitieuse, répondant fatalement à un concept probablement obsessionnel de la part de ses créateurs.
D’un point de vue purement sonore, c’est une réussite absolue. A l’instar de l’album dans son intégralité, le travail de studio réalisé ici laisse particulièrement perplexe. On raconte ici et là que le groupe a mis plus de deux ans à l’enregistrer. On comprend mieux. Quoi qu’il en soit, vous ne pouvez matériellement pas écouter une telle pièce dans n’importe quelle condition. Il faut se poser, entrer dans la danse (ou plutôt dans le trip…). Et s’accrocher. En espérant ne pas se trouver largué au bout du premier quart d’heure. Tel est l’enjeu. Personnellement, j’ai dû m’y remettre en plusieurs fois. Car c’est comme tout : sur une telle durée de jeu, il y a fatalement des plans moins intéressants que d’autres et le danger, c’est de décrocher (au mieux) ou de s’endormir (au pire). Qui plus est, je suis tout de même surpris par le choix d’évolution de la pièce (car on ne peut plus parler de « titre » ici…) : si encore, pour maintenir l’intérêt, le groupe avait privilégié certaines parties instrumentales « héroïques » à la Dream Theater, on aurait fatalement mieux compris le message. Mais non. Tout, absolument tout, paraît basé sur des signaux sonores censés nous aiguiller d’un univers à l’autre, d’un feeling à l’autre. Seulement voilà. Ca fonctionne une fois sur deux. Quand des guitares plombées (désaccordées en je-ne-sais-quoi…) vous rappellent à l’ordre. Pas quand on se retrouve au milieu d’un couplet popinet avec des sons de claviers qui vous remettent les sinistres années 80 en mémoire et des chœurs d’eunuques dignes des plus mauvais albums solo de Freddie Mercury… Plusieurs fois, l’ombre du Floyd plane encore (le sonar de la fin –est-ce bien un sonar, d’ailleurs ?...- nous remet « Echoes » en mémoire), alors que « One day » conclut l’album sur une touche Queen version pop. Vous avez dit déroutant ?...

Au final on se retrouve ici avec un objet chantant non (ou mal) identifié. C’est très ennuyeux, surtout à une période ou le public, quel qu’il soit, a de plus en plus besoin de repères, perdu qu’il est dans un foutoir musical particulièrement partouzeux (moindre mal…), pour ne pas dire incestueux (plus vicelard…). D’un point de vue strictement artistique, les qualités de l’objet sont indéniables : sérieux de la conception, compétences de jeux diverses, joyau de production (malgré quelques manquements sur les basses, en tous cas sur mon système, et puis je n’ai l’album qu’en mp3, impossible de le trouver dans le commerce pour l’instant ! Nous exigeons des points de vente !). D’un autre côté, j’ai vraiment beaucoup de mal à m’imaginer Eye N’Sea défendre un tel album sur scène. L’urgence du questionnement pour le groupe concerne désormais essentiellement leur positionnement interne face à leur travail. S’agit-il uniquement d’un travail d’esthètes réservé au studio ou continuent-ils à réagir en tant que rock-band, ce qui était leur mode de fonctionnement initial ?... Car si cette seconde option était à nouveau privilégiée, il faudra sans nul doute y apporter certaines modifications, au risque de se retrouver confrontés à une réalité live qui pourrait leur faire très mal…

Constat : le Necromonger est certes intéressé, mais pas encore totalement convaincu. Il va probablement me falloir encore un peu de temps pour affiner certains jugements peut-être mal assurés… Quoiqu’il en soit, mérite qu’on s’y attarde !...
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