Jeff Beck : Wired (1976)

Jeff Beck : Wired (1976)



Face 1

1. Led Boots
2. Come Dancing
3. Goodbye Pork Pie Hat
4. Head for Backstage Pass

Face 2

1. Blue Wind
2. Sophie
3. Play With Me
4. Love is Green


"Wired", suite de "Blow by Blow", où comment Beck plonge un peu plus dans l'univers de Mahavishnu John Mclaughlin. En recrutant Jan Hammer et Narada Michael Walden, Beck ne cache pas son influence, même si "Wired" est très différent du Mahavishnu. Plus rock, et plus funky.

La première face de "Wired" est superbe. Beck plombe des solos de guitare vraiment superbes, avec beaucoup de feeling. Le solo de "Goodbye Pork Pie Hat" pourrait être le plus beau de toute sa carrière.
"Led Boots" ouvre le disque sur un feed back fulgurant, et une ligne de basse (jouée au clavier d'ailleurs...) énorme, qui alterne avec un autre riff funky rock. Beck reste dans une veine rock très énergique.
"Come Dancing" porte bien son nom. Ligne de basse terrible. Et Beck échangeant avec lui-même d'excellents chorus.
"Goodbye Pork Pie Hat" est LE sommet de l'album. Mingus revisité par un guitariste au toucher incomparable. Le thème est d'abord murmuré. Laissant la place à un solo tout en retenue... magnifique. L'énoncé final du thème étant plus expressif que lors de l'intro.
"Head For Backstage Pass" est une éjaculation guitaristique très efficace. Le solo de basse d'intro est plus que remuant, et le break du milieu compliqué comme le jazz rock sait l'être.

Par contre, la face deux n'est vraiment pas à la hauteur de la première. Jan Hammer prend beaucoup trop de place à mon sens, alors que Beck est très en retrait comparé à la première face (notamment sur "Sophie" et "Play With Me"). Et c'est déplorable car en tant que soliste, il n'y a pas photo entre les deux.
"Blue Wind" est très superficiel, reprenant un aspect du Mahavishnu que je n'aime pas du tout : les échanges de solos flashy complètement gratuits.

Rarement entendu un tel déséquilibre entre deux faces...

Un de mes chouchous, ce CD, qui sort après Blow by BLow et qui confirme l'influence de Mahavishnu John Mclaughlin dans la musique du Becko qui d'ailleurs embauche Jan Hammer et Narada Michael Walden (ce dernier étant le batteur de Jeff pour sa tournée...2010)
La première face est un monument, et les titres des morceaux sont encore joués maintenant en live.
Beck est au somment de son art réalisant une incroyable synthèse du funk, du rock et du jazz, ce cocktail gorgé de feeling dépassant et magnifiant tous ces genres. plombe des solos de guitare vraiment superbes, avec beaucoup de feeling.
"Led Boots" et "Come Dancing" sont le reflet de cette synthèse, énergique et puissante avec une basse puissante et des chorus fulgurants.porte bien son nom.
"Goodbye Pork Pie Hat" de Mingus est magnifique, Beck, qui a débuté dans le british rock s'empare d'un morceau de jazz et le résultat est phénoménal, son jeu de guitare est époustouflant de feeling.
"Head For Backstage Pass" est encore un grand moment de guitare avec un solo de basse qui fait bouger les doigts de pied dès l'intro et une construction complexe très "jazz-rock" mais dans le bon sens du terme.
La seconde face est un peu en retrait, mais la barre est placée tellement haute !
Jan Hammer est plus présent même si "Blue Wind" est excellent avec des échanges entre les solistes proche du Mahavishnu, exercice quasi obligatoire pour obtenir le cachet "jazz-rock".
Mais Wired est bien au delà d'un simple disque de jazz-rock, c'est un mélange subtil.
Grand disque donc, un tournant dans la carrière de Beck qui prouve (et se prouve) qu'il peut aborder des rivages et des structures harmoniques complexes, en gardant l'énergie du rock.