DEEP PURPLE - "In Rock"

Par Deep purple Deep Intruder (véridique)



Attention !

Là, on donne dans le GRAVE, style pierre angulaire. Le genre de truc qui vous marque une vie. Vous la bousille ou y donne un sens, c'est selon.

Personnellement, je n'ai pas encore choisi.

En tous cas, ce qui est sûr, c'est que "IN ROCK" n'est pas le genre d'album qui laisse indifférent. Au lycée, nos grands frères parlaient de Purple comme d'une équipe de foot. Tout ce qu'on leur demandait, c'était d'assurer, et de préférence en force. Ils ont su faire pendant quelques bonnes paires d'années et je ne suis pas le seul à les en remercier...

"IN ROCK" reste aujourd'hui encore pour beaucoup l'album qui repoussa toutes les limites. Celui que détestaient les parents. Celui qui poussait sans ménagement les kids d'alors de leur éducation classique vers AUTRE CHOSE d'éminemment plus dangereux.

L'orgue de Jon Lord dégageait encore certains aspects rassurants, mais la guitare de Ritchie Blackmore transcendait tout le bazar et les hurlements de Ian Gillan effrayaient littéralement. La perfection musicale de l'ensemble pouvait échapper au néophyte, mais ce n'était pas vraiment ce qui choquait au prime abord...

"Speed King" et ses monstrueux borborygmes guitaristiques échappés en droite ligne de l'"ELECTRIC LADYLAND" d'Hendrix collait tout le monde dans le mur.
"Bloodsucker", avec son thème bizness/vampires à quat' sous, intriguait : on aurait dit une vague mélopée Sioux juste avant un scalp !
"Child in time" provoquait un curieux vague à l'âme, jusqu'à ce qu'un solo de guitare totalement stratosphérique (et jamais égalé) n'envoie le commun des mortels directement dans la quatrième dimension.

"Flight of the rat", titre étonnamment méconnu du groupe, représente à mon sens l'archétype du rock anglais de cette période : vif, alerte, leste, tout en restant lourd de sens et parfaitement électrique. Une boucherie. Mais le genre de carnage que l'on consent sans lâcher sa tasse de thé et le petit doigt en l'air, qui plus est...

"Into the fire", plus de trois décennies plus tard, est toujours aussi effrayant : un riff massue, asséné plus qu'assumé...

"Living wreck", dans ces conditions, fait presque office de digression thérapeutique, juste avant "Hard lovin' man" qui constitue, à l'instar du "Whole lotta love" de Led Zep, du "Born to be wild" de Steppenwolf, ou du "T.V. eye" des Stooges, l'une des pierres angulaires de la vraie philosophie du BRUIT.

Plus que par son aspect purement musical, Deep Purple fut un groupe qui trancha radicalement avec ce qu'on était en droit d'attendre d'une formation anglaise.

"IN ROCK" parut en juin 1970. Les Beatles, à peine séparés, continuaient à faire les idiots dans tous les magazines. Led Zeppelin, qui avait décroché le jackpot l'année précédente, s'exilaient dans une ferme du Pays de Galles pour y accoucher d'un album étrangement acoustique...

Purple, eux, après trois albums incertains et un concerto pour groupe et orchestre, se faisaient graver les tronches dans le granit et, sans un sourire, sans même vous regarder en face, délivraient CA.

Qu'ils fussent la crême des musiciens anglais du moment ne nous effleurait même pas. Ce qui accrochait, ce qui liait tout le bazar, ce qui FAISAIT SENS, c'était cet extraordinaire dédain que l'on ne décèle que chez les gens qui n'ont rien à perdre. Certains prirent ça pour de l'arrogance. Erreur. Pas encore, en tous cas...

Et vous voulez savoir le pire ?... Je suis sûr qu'ils l'ont fait EXPRES !

mon album fétiche de ma découverte du hard à l'adolescence. C'était un plaisir non dissimulé de passer Child in time à fond sur la chaîne familiale

Avec le recul du temps, même si j'apprécie toujours beaucoup cet album, certains titres ont malgré tout un peu vieillis

Jungleland a écrit:mon album fétiche de ma découverte du hard à l'adolescence. C'était un plaisir non dissimulé de passer Child in time à fond sur la chaîne familiale

moi itou, et je pense que c'est le cas de beaucoup de monde :D

si vous saviez tout les souvenirs que se rattache a cet album, dju des tonnes....

:hur: On ne demande qu'à savoir.

t'es bien curieux, il va pas te raconter sa vie quand meme

Je suis comme les poissons moi, quand on m'apate, je mord.