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Sed Lex - "Ab Irato"

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Sed Lex - "Ab Irato" Empty Sed Lex - "Ab Irato"

Message par Necromonger Ven 12 Sep - 20:34

SED LEX : "AB IRATO"

Sed Lex - "Ab Irato" 6825_sedlexabirato_001

Cinq ans d'attente. Cinq ans de doutes. Cinq ans de souvenirs fabuleux et de galères stériles. Une vie, quoi.
Le résultat est là. Ca s'appelle « AB IRATO » (encore un titre en latin, de toute évidence la spécificité du groupe…), ce qui signifie « Mû par la colère », et c'est d'actualité, ô combien ! Revue en détail…

1 & 2) « SMILE (AS LONG AS U CAN) » / « STREETS ON FIRE » : Petite fantaisie sympathique en ouverture de ce nouveau chapitre de l’aventure Sed Lex, « Smile » prouve avant tout que le jeune Joachim Bonifay-Sorin a de l’humour et sait, le cas échéant, se servir de ses petites machines… Il se fait prestement clouer le bec par un riff de guitare d’une brutalité sans appel, auquel il répond tant bien que mal, lançant ce « Streets on fire » qui m’avait tant déçu lors des shows 2006 et 2007… Sauf que là, c’est une autre paire de manche ! Le groupe joue compact, tire serré. D’emblée, le son surprend. On est loin de la brillance prog’ propre au genre. L’ensemble génère une teinte terreuse, épaisse, lourde de sens. Guitare et basse se collent au train comme deux sangsues sur les mollets velus d’un G.I. perdu dans les marécages côté Viet-Kong… Ca sent la vase. L’accordage en Ré tire tout vers le bas et l’agressivité naturelle du son de guitare s’en trouve renforcée. Vocalement, Bruno James a mûri. Personnellement, j’ai toujours trouvé très étrange le fait que le groupe en général et Jean-Luc Maza en particulier acceptent le choix de James de devenir chanteur en titre… D’un autre côté, James n’étant plus ni bassiste ni guitariste rythmique, le choix devenait limpide. Quoi qu’il en soit, d’assez dubitatif, je suis plutôt agréablement surpris par le travail vocal. Le résultat final est objectivement réussi. La partie « symphonique » aussi, plus détaillée, plus nuancée que les versions live déjà entendues. Le pont « grand piano » fait toujours de l’effet, la reprise est efficace, le solo de guitare d’une fluidité déconcertante et l’on se retrouve finalement avec un morceau abouti, au refrain aisément mémorisable (ce qui est toujours bon signe), bien loin du « brouillage de pistes » entendu en juillet dernier. Excellente surprise et très bonne entrée en matière !

3) « SKILLFUL MAN » : Rescapé de la précédente période du groupe, ce « Skillful man » très « Maidennien » trouve néanmoins sa place ici, qui plus est comme second opening de l’album. D’une facture beaucoup plus traditionnelle (y compris la partie néo-classique centrale), l’effet de surprise joue moins et l’on repense automatiquement au Sed Lex de la période 2000 – 2003 qui prenait ses marques après l’inactivité forcée de ses membres durant une bonne partie des 90’s… Le côté « théâtral » de la partie vocale ne sert pas Bruno James, qui en fait un peu trop à mon goût, mais qui sauve la mise en employant certains accents « Dickinsonniens » plus vrais que nature… La guitare est toujours aussi démonstrative (solo techno-flash en prime !), mais je ne suis pas vraiment transporté par l’ensemble, la production globale de ce titre ne bénéficiant pas, me semble-t-il, d’autant de soin que certains autres. A moins que le côté « familier » de ce morceau –présent depuis pas mal de temps sur les différentes play-lists du groupe – ne m’empêche d’apprécier à sa juste valeur le traitement sonore appliqué ici… A voir…

4) « IN THE NAME OF ORDER » : Ambiance éthérée dès l’introduction, mélopée orientale version Indienne de la guitare, piano d’une profondeur abyssale. Fausse piste. Tout bascule subitement dans une lourdeur électrique de fort bon goût, via un riff vaguement bluesy transfiguré par l’open tuning de Ré et l’épaisseur du son de guitare. Le tout avance avec une brutalité larvée, dans une atmosphère enfumée, jusqu’à un pont Zeppelinien réjouissant et particulièrement inspiré. Bon boulot de James, plein d’intention et parfaitement placé, lumineuses interventions de la guitare, utilisation subtile des claviers, bon routage de la rythmique. Un must.

5) « TO DEATH AND BACK AGAIN » : Tempo médium / lent, l’ensemble génère une puissance imparable grâce à ce riff à la « Whole lotta love » qui vous saute à la gueule à chaque refrain et ne vous lâche plus, avec ce phrasé de guitare tout en glissendo, d’apparence anodine, mais totalement entêtant. Ajoutez à cela une partie vocale massive à plusieurs voix et vous obtenez une espèce de refrain monumental qu’il serait ô combien jouissif d’entendre gueuler dans les stadiums ! Les couplets fonctionnent bien, en dépit d’une partie batterie peut-être un peu trop plate, ne justifiant pas réellement l’espace qu’on lui laisse. Le morceau possède également un passage central plutôt déroutant, rythmiquement complexe dans le décompte, qui me rappelle un peu certaines ambiances de Rush ou de Kansas… C’est agrémenté d’une partie vocale aux harmonies étranges, qui annihile un peu le côté initialement très organique du morceau. On était parti sur un gros rock qui tâche, on atterrit pour le coup un peu ailleurs. Grosse pièce scénique à venir…

6) « THE DAY I DIED » : J’avais été littéralement conquis par l’interprétation live de ce titre l’été dernier. Je ne change pas d’avis ici : c’est du lourd ! Le piano à la Supertramp de l’intro initiale, le côté dramatique du break qui fait tout basculer, ce riff massif qui déchire tout devant lui, les surprenantes rampes dissonantes, le break central halluciné et ce final énorme, noyé dans le hurlement des guitares qui reviennent d’outre-tombe, autant d’arguments majeurs qui attestent de l’importance de ce morceau sur l’album… Vocalement, c’est encore un peu « sur-joué » (donc souvent tendu), mais le thème et l’atmosphère s’y prêtent.
Seul petit bémol, ce solo de piano un peu trop « timide » à mon goût sur le break central, qui plus est coincé entre deux interventions guitare plutôt brillantes… Ca n’aide pas. Ca restreint d’autant plus la marge de manœuvre, qui vous condamne à être au moins aussi bon. Quoi qu’il en soit, ça ne décrédibilise pas la qualité du résultat final, à savoir un titre d’exception qui se prête magnifiquement au traitement du live…

7) « HEADHUNTER » : Là, je vais faire court, parce que c’est facile : encore un bon mid-tempo, très efficace également sur scène. La section rythmique tient bien le choc et l’interprétation vocale est ici particulièrement réussie. La partie post-chorus me rappelle un vieux plan Beck/Hammer sur « Wired » ou « Pump », je ne sais plus. De toute façon, c’est de très bon goût, et particulièrement « groovy »…

Cool « THE STORM » : Titre ambitieux, contenant plusieurs parties bien distinctes générant des atmosphères très différentes. Le riff initial, rythmiquement assez complexe, nous entraîne tout d’abord dans un environnement éthéré où James parvient malgré tout à trouver ses marques. Les ponts suivants, agrémentés de breaks fulgurants, le servent beaucoup mieux. Il est dommage que la batterie ne soutienne pas mieux les cassures permanentes du riff de base, simplifiant trop la pulsation rythmique donnée initialement. On se plaît à songer à ce que Mike Portnoy ou Jason Rullo auraient fait sur un tel riff… Débat stérile.
Une fois de plus, le refrain réconcilie tout le monde : aussi étrange que cela puisse paraître, l’atmosphère rythmique de celui-ci me rappelle un titre de Bon Jovi, lui-même emprunté au « Sympathy for the devil » des Stones, mais avec des guitares larges comme l’Arc de Triomphe… Un intéressant système de contre-chant (à mon avis trop sous-mixé…) ponctue efficacement l’ensemble avant le lancement des parties instrumentales pures, introduites par un riff que n’aurait pas renié l’Angus Young de la période « Powerage »… Le duel clavier/guitare qui suit, dans la plus pure tradition Malmsteenienne, devrait réjouir les amoureux de belles harmonies léchées et de plans scabreux joués à deux et l’on peut déjà pressentir que ce « The storm » tiendra toutes ses promesses une fois rejoué sur les planches.

9) « CATHODIC LIES » : Celui-ci n’est pas une découverte. Enregistré dès le début 2004 en maquette, puis lâché en pâture sur le net dans la foulée, on découvrait là un Sed Lex beaucoup plus organique que ce qu’ils nous avaient présenté sur « DE VIRIS », une espèce de retour aux fondamentaux. Pas de bouleversement majeur sur ce titre, qui demeure très fidèle à se version originale, si ce n’est une bien meilleure mise en place et une production enfin à la hauteur. Les guitares du Deep déchirent tout, la section rythmique est irréprochable, James est toujours autant à son aise sur ce titre et même le jeune Bonifay-Sorin parvient à ne pas souffrir de la comparaison avec son prédécesseur, via un solo « roots » particulièrement tonique. Certaines critiques antérieures notaient une filiation directe avec le Blüe Öyster Cült (alors que je pensais plus au Deep Puple de la période Morse…) et avec le recul, c’est loin d’être idiot… Probablement l’influence de ce break jazzy délivré en plein milieu, une subtilité que n’aurait pas renié Buck Dharma sur « Cültosaurüs Erectüs »… Quoi qu’il en soit, le genre de morceau qui n’apporte rien de révolutionnaire dans sa conception, mais qui fait toujours du bien par où il passe…

10) « JUST ONE TIME » : Un riff Brontosaure ! Qui plus est agrémenté d’un gimnick guitare très énervant, genre roulette de dentiste cher à Marylin Manson… Quelle lourdeur ! Quelle puissance ! C’est d’une efficacité sans nom, ça vous sort de votre fauteuil avec l’envie de monter le son trois fois en vingt secondes… Les couplets sont plus anecdotiques, avec cette tentative de plan funky qui ne parvient pas à décoller, l’option de jeu de la batterie me paraissant pour le coup assez inapropriée… C’est le seul point faible de ce titre particulièrement heavy, foncièrement méchant, dans un registre finalement assez nouveau pour le groupe. Je suis encore cueilli par le niveau de jeu de la guitare (son à couper à la hache, technicité des licks, intelligence des placements) et la versatilité de la basse, impeccable sur les unissons, particulièrement inspirée sur les parties plus « libres »… Vocalement, ce n’est pas ce que j’ai entendu de mieux sur l’album, mais ce n’est pas non plus une source de critique insondable… Je reste curieux de l’arrangement live à venir (à une seule guitare, ça risque d’être coton !). A voir…

11) « SWEET DEVIL » : Je me souviens peu de ce titre un tantinet anecdotique, pourtant joué en 1ère partie de Deep Purple en 2006. Ici, ça fonctionne mieux. D’abord parce que le traitement sonore est vachement bon et qu’il me semble que les arrangements ont été revus et corrigés à la hausse, surtout sur les refrains et leurs chœurs énergiques (c’est apparemment une constante sur cet album : le choix de refrains immédiatement mémorisables et particulièrement soignés). Boogie heavy genre UFO période Schenker (l’atmosphère générale me rappelle « Let it roll »…), l’ensemble mixe une nouvelle partie néo-classique et des sonorités celtiques très revigorantes ! Les soli centraux guitare / clavier nous replongent en pleine tradition seventies et James est carrément bon dans ce genre d’atmosphère. Mention très bien également au batteur, particulièrement efficace. La fin sonne comme du Status Quo sous injection massive de testostérone et pour tout dire, c’est assez jubilatoire. Un morceau à diffuser idéalement très fort dans les pubs désormais désenfumés (sob !...). Leur chanson à boire à eux, en quelque sorte…

12) « COLD WAVES » : Un pur moment de grâce. Mieux : j’ai généralement HORREUR de dire ça, surtout à propos d’artistes dont la notoriété reste très limitée, mais là, vrai de vrai, il faudrait coller un sticker « attention : chef-d’œuvre » !... Parce que ce machin tourne en boucle chez moi depuis des jours (pour ne pas dire des semaines, vu que je l’avais obtenu en MP3 bien avant…) et que je n’arrive pas à m’en décoller ! Plus que la conception même du morceau (une vague montée harmonique ton par ton sur trois notes…), la magie de l’ensemble est liée aux qualités d’interprétation de chacun des membres du groupe, ainsi qu’aux choix sonores appliqués. Il en découle une ambiance incroyablement atmosphérique, principalement générée par des guitares tantôt limpides, tantôt abyssales, des nappes de claviers intelligemment harmonisées et une basse atypique conférant une étrangeté innée aux arrangements. Qui plus est, rarement texte a aussi bien collé à une musique, pour le coup remarquablement interprété par un Bruno James tout en nuances et en retenue. Les chœurs lointains sur les refrains accentuent encore ce côté « goût étrange venu d’ailleurs » et l’explosion guitaristique centrale nous met devant une évidence dont il faudra bien se résoudre à tenir compte désormais : plus qu’un habile artisan du riff qui accroche et du solo qui décape, Jean-Luc Maza est avant tout un mélodiste hors pairs dont les interventions transcendent tous les morceaux qu’elles servent. La recherche harmonique sur le solo de ce « Cold waves » nous éloigne radicalement des harmonies basiques à deux balles traditionnellement utilisées dans le genre. Cette volonté de sortir des sentiers battus, déjà présente sur une bonne partie de « DE VIRIS » et encore plus manifeste ici, est un excellent indicateur des facultés de ce guitariste hors normes, sans doute pas le meilleur technicien de la planète, mais probablement l’un des plus solides et imaginatifs que l’Hexagone ait eu à nous proposer depuis la dérive de Norbert Krief…
Le résultat de ce travail de fond qui, pour Sed Lex, entérine la guitare dans son rôle de moteur essentiel, propulse l’intégralité de l’album vers des sphères d’une puissance jusqu’alors insoupçonnée pour eux… Il s’en défendra probablement chaque fois que quelqu’un lui en fera la remarque, mais il existe désormais bel et bien un « style Maza », un coup de patte très personnel et original qui le différencie d’une grande quantité de ses confrères guitaristes, même les plus brillants techniciens au sein des meilleurs groupes qui soient. Cette singularité, je l’appelle le Souffle et elle est sans nul doute le fruit d’une vision intérieure en marche depuis des années, une force quasi-mystique qui a maintenu l’individu sur un cap sans faille ni interrogations superflues.
Contrairement à une immense majorité de concurrents potentiels, Sed Lex ne se contente jamais de remettre en route la vieille machine à riffs propre au genre dès qu’il s’agit de pondre du nouveau matériel : ils tentent toujours de transformer en sonorités des sentiments, des état d’âmes et des interrogations. C’est leur spécificité depuis leurs débuts. Et à ce titre, l’importance de cet homme-là est déterminante, en atteste l’incroyable feeling dégagé par ces « Vagues froides » qui nous entraînent vers des rivages jusqu’alors inconnus d’eux-mêmes…

Résultat final : je n’attendais pas Sed Lex sur ce terrain-là. Moins démonstratif que « DE VIRIS », plus compact, plus ramassé, plus organique, ce « AB IRATO » se présente comme un travail sacrément personnel et original (qui plus est agrémenté d’un packaging luxueux !), continuant une exploration de genres divers au sein de la « famille hard-rock » (et pas seulement métal, trop réducteur…). Que des éléments extérieurs de poids aient décidé de prendre les choses en main ne m’étonne donc pas. A écouter et à soutenir sans aucune modération !
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Message par JFRocks Mer 17 Sep - 12:50

Putain quelle gouaille ! :D

Je ne sais pas ou tu vas chercher tout ca Necro, mais franchement tu es trop cerebral pour moi :D

Franchement, j'ai télécharge cet album (en payant bien sur parce Sed Lex ne se trouve pas facillement en magasin) et franchement, le seul mot qui me vient a l'esprit c'est EXCELLENT.
Apres, on peut blablaterrer dessus, mais de tout ton laius, je ne retiens et n'approuve que la derniere phrase : "A écouter et à soutenir sans aucune modération "
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Message par ready freddie Mer 17 Sep - 13:16

tu as raison de le préciser. On peut le trouver LA :!chin!:
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