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DEEP PURPLE - "Burn"

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Message par Kebra Dim 28 Sep - 15:50

par Deep Intruder

DEEP PURPLE - "Burn"

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Vous allez dire que j’en rajoute un peu, là, non ?… Désolé. Mais comment faire autrement ? Trois albums de Purple dans mon top twenty, I’ve been abused, sûr… Sauf que pour le coup, rien à faire : vous n’y couperez pas ! Parce que, qu’on le veuille ou non, nous avons encore affaire là à un autre putain de chef d’œuvre de chez Chez D’œuvre…

Fin 1973, Deep Purple était au bord du gouffre. « Who Do We Think We Are ? », le précédent opus, n’avait finalement été qu’un album de plus caressant les fans dans le sens du poil, en dépit de quelques titres vraiment essentiels (« Mary Long », « Smooth dancer », « Rat bat blue »…).

Suite à cela, le groupe était à nouveau parti dans un périple mondial de plusieurs mois, ravageant les States sur plus de soixante-dix date pour la quatrième fois… en deux ans ! ! !… Pas étonnant que tout explose dès le retour à la maison…

Les rapports au sein de l’équipe étant devenus exécrables, Ian Gillan et Roger Glover décidèrent d’aller se faire pendre ailleurs, à l’instar de Jon Lord, récupéré in extremis par Bruce Payne, le manager du groupe, qui lui montra les derniers chiffres du Billboard en pleurant « You can’t leave now ! »… Les cinq derniers albums étaient TOUS dans le Top Fifty...

Seulement voilà : continuer, d’accord, mais avec qui ?…

Les auditions prirent tout d’abord des allures de simple formalité… Le management avait déjà localisé un certain Glenn Hughes, bassiste et chanteur d’un trio anglais en devenir nommé Trapeze.

Et de fait, le lascar fit immédiatement forte impression, surtout auprès de Ian Paice et de Jon Lord : bassiste ENORME doté d’une voix de rêve, une gueule d’enfer en prime, le mec jouait sur du velours.

Sauf pour l’éternel grincheux Blackmore, qui se voyait mal se passer d’un vocaliste en titre au profit d’un mec un peu trop talentueux appelé à jouer les cumulards… Deuxième série d’auditions, donc, pour localiser un pur lead-singer, même si Hughes faisait déjà partie du nouveau line-up…

Là, ce fut plus coton.

D’abord (et ce ne fut jamais un secret pour personne), Blackmore & Co, dès qu’ils apprirent le split de Free, tentèrent tout ce qu’il était humainement possible de faire pour récupérer Paul Rodgers, l’un des chanteurs les plus courtisés de l’histoire du rock anglais…

Après les avoir baladé quelques semaines, Paulo déclina finalement l’offre, prêt à créer son Bad Company avec Simon Kirke, ce qui était très ennuyeux pour Purple, qui avait un peu hâtivement annoncé l’arrivée de Mister Rodgers en ses rangs…

Retour à la case départ.

Jon Lord lança donc l’idée d’une audition géante de talents encore inconnus par voie de presse. Une folie.

L’histoire raconte que le groupe croula littéralement sous des quantités astronomiques de cassettes enregistrées par de jeunes chanteurs en quête de l'un des jobs les plus lucratifs de l’histoire du rock…

Finalement, après des semaines d’écoute intensive, Deep Purple contacta un certain David Coverdale, illustre inconnu vendeur de jeans ambulant qui hésita d’abord plusieurs semaines avant de se décider à participer à l’une des auditions les plus courues du moment, avant qu’un ami ne prenne la liberté d’envoyer une de ses cassettes sans même lui en parler…

Le type fut d’ailleurs d’autant plus surpris qu’à aucun moment il ne s’était imaginé intéresser un groupe comme Purple, évoluant dans un genre typiquement bluesy, à des années lumière du hard rock…

Justement. Et à ce propos, il convient de rendre à César ce qui appartient à Ritchie Blackmore . A savoir ce don étonnant consistant à découvrir des chanteurs d’exception, non pas pour ce qu’ils FONT, mais pour ce qu’ils sont EN MESURE DE FAIRE et d’apporter… La nuance est de taille.

Mieux : la qualité de Blackmore n’est pas uniquement de découvrir des voix, mais de cerner ce que ces voix vont apporter à SA musique. En gros, Blackmore « se sert » des chanteurs comme de ses propres guitares ou amplis…

En choisissant un organe improbable pour le genre (Coverdale n’étant finalement qu’une sorte de fils spirituel raunchy de Paul Rodgers), Blackmore cerna immédiatement les possibilités qu’il y aurait à marier cette nouvelle sonorité avec celle de Glenn Hughes, plus traditionnel au sens « Gillanien » du terme… Et la combinaison fit merveille.

Après quelques ajustements de taille (opération oculaire, puis séjour en clinique diététique et relookage, Coverdale pesant alors quelques vingt-cinq kilos de trop, s’habillant comme un sac et souffrant d’un strabisme divergent, amusant pour un mec qui sera élu huit ans d’affilée « Sex symbol de l’année » par les lectrices du New Musical Express… ), le groupe s’envole pour Montreux (encore…), sans doute pour renouer avec les racines de leur apogée créative, à savoir l’enregistrement magique de « Machine Head ».

On ne sait pas grand chose des sessions de « Burn », si ce n’est qu’elles furent opérées dans un lieu plus approprié que le Grand Hôtel, dans l’auditorium de l’espace Stravinsky lui-même, si je ne m’abuse… En tous cas, ce retour aux sources fut plus qu’une bonne idée : le résultat laisse pantois, tant sur le plan de la réalisation que sur celui du nouveau style affiché, qui tranche particulièrement avec tout ce que le groupe avait proposé jusqu’alors.

Le son s’est encore modifié. Cinglant sur « In Rock » et « Fireball », chaleureux sur « Machine Head », touffu sur « Who Do We Think We Are ? », il devient ici incroyablement riche, chaud et varié.

« Burn », le premier titre qui donne son nom à l’album, renoue avec le passé du groupe (ce riff !), comme une transition habile reprenant à son compte le côté épique de morceaux tels « Speed King » ou « Highway star ». Mais la comparaison s’arrête là. Parce que l’ensemble sidère par sa complexité clairement affichée et revendiquée en tant que telle. Et dès « Might just take your life ? », on bascule dans autre chose.

Tout devient groovy, les claviers prennent toute leur ampleur, Blackmore, pourtant omniprésent, se fait sobre, concis, presque discret…

Et surtout, surtout, on n’en revient pas de ces combinaisons vocales étonnantes de variations et d’originalité. Les deux timbres, tout en s’opposant radicalement, fusionnent à merveille. Le travail réalisé est tout simplement hallucinant ! Les harmonies sont sidérantes, l’intention est énorme et l’on découvre deux chanteurs de rêve qui, de fait, rehaussent le niveau général de l’ensemble, comme s’il avait déjà besoin de ça…

« You fool no one », basé sur une digression scénique de Paice, devient un morceau de bravoure permettant à Blackmore de digérer son complexe Hendrixien par l’intermédiaire d’un jeu en octave de la meilleure facture.

« Sail away » reste un moment d’exception, rehaussé par l’apparition des premiers synthés, une nouveauté pour Lord qui se met à lorgner, pour le coup, sur les tentatives Wakemaniennes, les boursouflures en moins…

Quant à « Mistreated » et le côté dramatique conféré à la gamme blues utilisée, il deviendra l’une des plus grosses pièces scéniques du groupe, dont Blackmore se permettra même de réenregistrer une version avec l’imparable Ronnie James Dio quelques années plus tard…

Extraordinaire mosaïque de talent et de savoir-faire, « Burn » reste un album étrangement moderne en dépit du temps qui passe, surtout parce qu’on pourra difficilement faire mieux en terme de traitement vocal d’un idiome qui, fondamentalement, n’a pas vraiment besoin d’évoluer tant il paraît complet et abouti dès le départ.

Grand moment.
Kebra
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Message par TED Ven 3 Oct - 22:50

très bonne analyse, je tiens a ajouter, que ce n'est pas Gillan et Glover qui prirent la porte, mais d'après une récente interview de Glover, c'est carrèment Ritchie qui les virent...
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Message par Necromonger Sam 14 Fév - 0:23

Glover s'est fait virer comme un malpropre, en effet... Il existe une photo de lui, terrible, qui le montre après son dernier concert avec le groupe... Effrayant.

Par contre, il me semble que Gillan avait pris les devants, non ?... N'avait-il pas lui même annoncé son départ juste avant le départ de la tournée US de l'été 73 ?... Ou me trompe-je ?... :!rro!:
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